Le droit de repos de la future maman ...

Fraichement entrée dans mon 8ème mois de grossesse, je profite tout juste du repos qui m'a été accordé pour décrocher du travail et consacrer du temps à ma grossesse loin du stresse. Si il y a bien une chose que j'ai pu constater durant ma grossesse, c'est que l'arrêt pathologique est prescrit un peu à la tête du client... et pas forcément au besoin de la patiente... je vous raconte pourquoi...


Travailleuse indépendante, je n'ai pas le confort du salaire stable qui tombe en fin de mois quelque soit l'intensité de travail fournis. Si mon temps de travail est diminué, le salaire suivra. Il faut aussi savoir qu'un auto-entrepreneur endosse plusieurs casquettes : le commercial (à la recherche de nouveaux clients), le comptable (pour gérer la facturation, l'administratif, les retards de paiements, ...etc), et accessoirement, sa propre profession et le travail que cela implique. 

Contrairement aux idées reçues : le travailleur indépendant ne passe pas ses journées pénard à bosser deux heures par jour... il travaille en général plus qu'un salarié s'il veut être rentable. 

Mais je ne m'en plaint pas, il y a du pour et du contre dans chaque domaine, à savoir ce qui nous correspond le mieux   : )

Lors des premières visites, le gynécologue et la sage-femme nous questionnent sur notre activité professionnelle : à savoir si nous nous déplaçons beaucoup, si nous transportons du matériel, si nous restons debout trop souvent, etc... afin d'adapter du temps de repos nécessaire...

Pour ma part, en tant que photographe indépendante, je me déplace et je reçois mes clients dans mon studio (tout dépend de la prestation choisie)... je transporte du matériel, je mets en place des décors... mon appareil photo fait son poids (du moins en fin de séance il devient très lourd)... et je jongle pas mal entre la position debout statique et celle accroupie durant un minimum de 2 heures. Au début, pas de soucis... mais quand le bidon à commencé à pointer c'est devenu autre chose... 

Lors de mon premier trimestre de grossesse, j'étais très fatiguée et j'ai eu droit aux célèbres nausées dès le réveil et jusqu'au coucher qui m'ont obligée de réduire considérablement mon temps de travail (et donc par conséquent, mon salaire). C'était un peu compliqué pour moi de gérer les séances photos de mes clients tout en ayant ces nausées et cette grosse fatigue incontrôlable. Soucieuse de fournir un travail de qualité, il m'en était impossible dans cet état. Obligée de réduire le nombre de séance par semaine... je ne suis pas allée pleurer chez le médecin pour qu'on me prescrive un arrêt... je me disais que de toute façon ça passera aux 3 mois révolus... patience !

Je ne me suis pas trompée, à l'entrée dans le second trimestre les nausées ont disparues et j'ai connu quelques jours de regain d'énergie qui m'ont laissé croire que j'allais pouvoir reprendre une activité normale ( pff naïve que j'étais... ). Oui, sauf que ça n'a durer que quelques jours...

Dans le courant du 4ème mois j'ai commencé à avoir des contractions utérines. Rien d'alarmant au début... entre 1 et 3 contractions par jour et mon gynécologue qui me disait que c'est simplement mon corps qui commence l'entraînement pour l'accouchement mais que leur fréquence reste à surveiller. Rapidement, la fréquence à augmenter pour me retrouver à environ 10 contractions par jour... j'ai commencé à noter quotidiennement dans un carnet leur fréquence afin de pouvoir en parler à mon gynécologue.

Pour lui, toujours pas d'inquiétude : "tout est normal" disait-il... le col n'est pas modifié donc inutile de s'alarmer (ah bon il faut attendre la complication pour s'alarmer ?). De plus, ce monsieur qui fait un peu de photo pour le fun dans son temps libre n'a fait que me répété que j'avais un métier pénard et donc aucun risques de créer une quelquonque complication ( le futur papa a faillit perdre patience en entendant ça ... ). A l'écouter, je peux prévoir de m'arrêter de travailler le 6 janvier (soit dans le courant de mon 9ème mois)...

J'ai une amie qui a eu des contractions très tôt, de la même fréquence que moi et qui a été alitée pour ne pas provoquer un accouchement prématuré. Par précaution, j'en ai tout de même toucher un mot à ma sage-femme à la fin de ce second trimestre... 

Pour elle, le discours était différent ! Il n'est pas normal d'avoir des contractions si tôt et surtout quotidiennes... encore moins à cette fréquence. Elle a préféré me prescrire un arrêt de 15 jours pour voir si cela diminuerais le nombre de contractions... et m'a demandé de reprendre le travail derrière pour visualiser le changement. Si la fréquence ré-augmente lors de la reprise, il faudra que mon gynécologue me prescrive un arrêt pathologique afin d'éviter de provoquer un accouchement prématuré.

Pas de doutes : lors de ces 15 jours de repos, les contractions sont redescendue en dessous de la barre des 10 / jour ... je tournais aux alentours des 5 à 8 contractions quotidiennes... sauf que pour mon gynécologue, il est inutile de s'alarmer... je peux travailler jusqu'au bout, un vrai dialogue de sourds s'installe et pour sa part... pas d'arrêt pathologique à prévoir...  

J'ai donc ensuite repris le travail pendant 1 mois, par obligation car quelques soucis administratifs ont fait tarder mes indemnités à tomber... et la fréquence quotidienne a à nouveau augmenter aux alentours des 15 à 20 contractions journalières... en plus de la fatigue que nous apporte le 3ème trimestre...

J'ai volontairement réduit mon temps de travail et mon salaire sans abuser du système pour que ma grossesse se déroule au mieux et pour réduire le risque que mon enfant arrive trop tôt... et j'ai bien vite réalisé que les arrêts sont prescrit à la tête du client plus qu'au besoin du patient. 

Je me suis rendue compte autour de moi que de nombreuses futures mamans étaient arrêtées très tôt dans leur grossesse en cumulant les arrêts pathologiques alors qu'elles pratiquent des "emplois pénards" au chaud dans des bureaux avec une grossesse sans complication. Parfois même arrêtées dès le 3ème mois de grossesse et ce jusqu'à l'accouchement. J'ai appris que ma banquière qui accouche un mois après moi a été mise en arrêt à 6 mois de grossesse alors que sa grossesse se déroule parfaitement bien ? Expliquez-moi la logique dans tout ça ?

Personnellement je n'en espérais pas autant... j'espérais être en pleine forme tout au long de ma grossesse... en plus j'aime mon métier donc si mon corps me le permettait, continuer ne me posait aucun soucis. Sauf que je me suis rapidement retrouvée fatiguée, avec ces contractions trop fréquentes à prendre sur moi parce que mon gynécologue estimait que je n'avais aucune raison de ralentir... 

A l'entrée dans mon 8ème mois de grossesse, c'était de trop ! Le futur Papa ne supportait plus de me voir si fatiguée, de voir mon ventre se durcir tout au long de la soirée (ce qui ne doit pas être très agréable pour Bébé qui commence à être à l'étroit)... je me suis rendue chez mon généraliste pour qu'il me prescrive un arrêt pathologique me permettant, enfin, de me sortir du stress du travail et être à l'écoute de mon corps et des besoins de mon enfant qui termine sagement son évolution. Après tout, j'ai aussi le droit de bénéficier des petits avantages pour lesquels je cotise chaque mois... et dans mon cas, sans abus puisqu'une pathologie est bien là... 

Pour mon généraliste, même discours que la sage-femme : ces contractions ne sont pas normales, la fréquence est vraiment trop importante... et à mon stade de la grossesse je ne peux pas continuer à pratiquer mon activité que j'aurais dû arrêter plus tôt... pour lui l'arrêt était nécessaire et ce, jusqu'à l'accouchement...

Aujourd'hui, je relâche toute cette pression et je consacre du temps à écouter les besoins de mon corps. Il est triste de voir que suivant chez qui on tombe on pourra bénéficier d'avantages inutiles en pratique ou on devra quémander du repos qui nous est nécessaire... qu'il ne faut pas écouter tout ce que dit le professionnel de santé et ne pas hésiter à demander l'avis d'un autre professionnel.

Ca ne tiendrait qu'à moi, je dirais que toutes les femmes devraient être mise à l'arrêt à l'entrée dans le troisième trimestre (sauf pour celles qui exercent un métier difficile ou à risque et qui doivent être mise à l'arrêt plus tôt)... Le 3ème trimestre est éprouvant et pouvoir consacrer ces semaines à préparer l'arrivée de Bébé ne serait pas négligeable. après tout... on vit une grossesse en moyenne 2 fois dans une vie... est-ce trop demander de mettre une femme au repos 6 mois dans sa vie pour le bien-être de son enfant ? 


Ceci bien entendu, n'est que ma propre expérience... et ma propre façon de voir les choses. Je tenais simplement à exprimer ce que j'ai ressentis pendant ces quelques mois vis-à-vis du personnel médical et ces avis contradictoires ainsi que ce manque d'écoute... Il faut savoir être à l'écoute de son corps, la santé de son enfant passe avant tout ! Pour ma part, je préférais réduire mon salaire que mettre en danger la vie de mon Bébé...


Et vous, à quel stade avez-vous arrêté de travaillé ?
Avez-vous eu besoin d'un arrêt pathologique ?


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